C’est quoi la crise des subprimes ?

Au début des années 2000, l’éclatement de la bulle Internet et les conséquences du 11 septembre 2001 plongent l’économie US dans un marasme préoccupant. La Réserve Fédérale américaine (FED) décide alors de mettre en place une politique de relance en accordant des prêts à faible taux aux ménages américains modestes souhaitant devenir propriétaires. Ces taux à surprime (subprime en anglais) sont relativement bas et fixes les 2 ou 3 premières années, puis deviennent variables et peuvent allégrement atteindre les 18%. Pour se couvrir en cas d’impayés, les banques prennent des hypothèques sur les biens achetés.

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La crise des subprimes fait chuter le marché de l’immobilier aux USA

Crise des Subprimes dans l’immobilier aux Etats-Unis

Les premières années le système fonctionne correctement : les intérêts hypothécaires (déductibles de l’impôt) et les taux directeurs de la FED extrêmement modestes (tombés à 1 % en juillet 2003, soit à un niveau le plus faible depuis 1954) favorisent l’accès au crédit et incitent les primo-accédant à se lancer dans l’achat d’un logement. D’un autre côté, l’immobilier s’apprécie régulièrement d’une année sur l’autre, offrant à la banque une garantie qui progresse au même rythme que les mensualités de remboursement des emprunteurs.

Mais à partir de 2006, cette belle mécanique s’enraye. Souhaitant rétablir des marges de manœuvre pour lutter contre une éventuelle nouvelle crise (l’éclatement de la bulle Internet a laissée des traces !), Alan Greenspan puis Ben Bernanke, raugmentent progressivement les taux directeurs de la FED pour atteindre les 5,25 % au milieu de l’année 2006. Pour les acquéreurs, l’accès au crédit devient plus difficile et les vendeurs se trouvent dans l’incapacité de refinancer leurs prêts. S’ajoute à cela un retournement du marché immobilier aux États-Unis, ce qui a pour conséquence de fragiliser les organismes de crédit qui, en cas de vente pour impayés, ne peuvent pas récupérer la totalité de leurs prêts.

Cette crise des subprimes ne sera révélée au grand public qu’en Février 2007 lorsque la banque HSBC devra inscrire d’importantes provisions pour non recouvrement de créances dans son bilan. Mais le paroxysme de la déflagration financière qui va suivre ne sera atteint qu’à l’été 2007 lorsque les marchés boursiers prennent enfin conscience de l’ampleur du phénomène et essaient de se débarrasser, coûte que coûte, de leurs emprunts dits toxiques (i.e. ceux qui incluent ces controversés prêts hypothécaires à risques).

Le problème, c’est qu’il n’existe pas à l’époque de transparence totale sur la localisation de ces créances douteuses. Les banques se méfient alors les unes des autres et il s’en suit une crise des liquidités. Pour pallier à l’assèchement des flux financiers, les banques centrales (la FED puis la BCE) ont recours à la planche à billets et injectent des quantités massives de liquidités dans le marché interbancaire.

Grace à ces injections massives de devises, le système bancaire international a continué à fonctionner mais les banques ont été sérieusement fragilisées, devant déprécier, trimestres après trimestres, tous leurs actifs contaminés par les subprimes.
Certains établissement bancaires trouveront leur salut en procédant à des augmentations de capital. C’est ainsi que de nombreux fonds souverains asiatiques (principalement chinois) sont venus à la rescousse des banques de l’Oncle Sam, prenant des participations significatives au capital de ces banques.

D’autres banques, comme Lehman Brothers ou Merill Lynch n’ont pas eu cette chance et ont, tout simplement, déposé leur bilan.

La faillite des banques américaines créé un vent de panique outre-Atlantique, ce qui oblige l’état américain à nationaliser, au cas par cas, les établissements les plus durement touchés par la crise. Un plan Paulson est créé avec pour objectif de racheter 700 milliards de dollars d’actifs à risque.

La crise des subprimes US a des répercussions importantes en Europe car de nombreuses banques du vieux continent (BNP-Paris en France, IKB en Allemagne,…) avaient pris des participations dans les établissements de crédits US qui offraient des rendements élevés et qui détenaient dans leur portfolio des emprunts toxiques.

La recapitalisation des banques à finalement calmé le jeu, mais n’a jamais pu atteindre son niveau d’avant crise : on considère que cette seule affaire des subprimes a détruit de l’ordre de 200 milliards de dollars de valeur boursière !

Seule avancée positive : la FED et la BCE procèdent désormais à des stress tests périodiques (tous les 6 mois aux US et tous les 2 ans en Europe) pour s’assurer que les banques sont capables de résister à diverses scénarios de crise, en augmentant leur ratio de solvabilité.

Pour les établissements financiers, la morale de cette histoire pourrait se traduire simplement par la phrase suivante:

« Ne prêtez que ce que vous êtes sûr de pouvoir récupérer !».

Hélas, quand on voit l’envolée de la dette mondiale qui ne fait que croître, nous sommes malheureusement prêts à parier que la prochaine crise n’est pas très loin et que son ampleur risque d’être sans commune mesure avec ce que nous avons connus à ce jour !