Le G20 de Shanghai relance la planche à billets : attention Danger !
27 Février 2016
Ainsi donc, ce Samedi 27 Février 2016, le G20 vient de se conclure à Shanghai en préconisant une reconduction, voire une accélération des politiques accommodantes menées par les banques centrales. Seul et contre tous, le ministre allemand Wolfgang Schäuble aura bien essayé, mais en vain, de convaincre ses partenaires que les politiques d’assouplissement monétaires (mises en œuvre pour la plupart en réponse à la crise des 2008-2009) risquaient à terme de faite plus de mal que de bien à l’économie mondiale. Le partisan d’une certaine orthodoxie financière (bien germanique diront ses détracteurs !) n’aura donc pas été entendu. Pourtant, nous allons voir qu’il a très certainement raison et que l’avenir risque bien de réhabiliter ses thèses de bons sens
Qu’a dit Wolfgang Schäuble à Shanghai ?
« que le modèle de croissance basé sur l’endettement avait atteint ses limites »
et
« que la priorité des membres du G20 devrait être l’assainissement de leurs comptes »
Finalement que du bon sens paysan, facilement compréhensible par tout un chacun!
Non dépourvu d’un certain sens de l’humour, le ministre allemand a évoqué les ‘firmes zombies’ peuplées de ‘morts-vivants’ qui ne se nourrissent que des bulles de crédit crées par les politiques ultra-accommandantes des banques centrales. Pour éviter ce monde cauchemardesque, tout droit sorti d’un mauvais film de Série B, Wolfgang Schäuble à urgemment incité ses partenaires à prendre le taureau par les cornes et à lancer des mesures structurelles, trop longtemps différées.
Mais manifestement il n’a pas réussi à convaincre les autres membres du G20. Tout au plus a-t-il été appuyé par le ministre des Finances chinois Lou Jiwei qui a convenu qu’il n’y avait probablement pas d’autres alternatives que de poursuivre le douloureux processus de réformes, …sous peine de nous voir tous tomber dans le gouffre ! A noter que le FMI (via Christine Lagarde ) et l’OCDE (via Alain de Serres) ont également plaidés pour que les grandes puissances se concentrent en priorité sur la mise en œuvre de réformes structurelles. En particulier, Christine Lagarde a insisté pour un renfort significatif du filet de sécurité financier à l’échelle mondiale.
Mais tous ces vœux pieux risquent, une fois de plus, de finir aux calanques grecques. La recommandation finale du G20 de Shanghai se limite, en effet, à inciter les membres du G20 :
« à utiliser tous les outils possibles pour soutenir l’économie mondiale (*) »
Note (*) : Juste avant la tenue du G20, l’OCDE avait en effet indiqué que sa prévision de croissance du PIB mondial en 2016 (3% tout rond !) ne devrait pas être supérieure à celle de 2015, elle-même la plus poussive de ces 5 dernières années. A noter que la croissance en France a été estimée à 1,2%, en retrait par rapport aux 1,5% attendus par le gouvernement de Manuel Valls.
Le communiqué du G20 pointe les risques liés à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (décision d’un éventuel Brexit attendue lors du référendum du 23 Juin), la chute des matières premières, le ralentissement de l’économie chinoise et les conséquences géopolitiques de l’afflux de migrants en Europe.
Concernant le détail de « tous les outils possibles », le communiqué du G20 insiste sur :
« la nécessité pour les banques centrales de poursuivre, et voire d’accroitre leurs politiques ultra-accommodantes ! »
Ainsi donc, au grand dam du ministre allemand, on en revient toujours à la solution de facilité : le recours à la sempiternelle planche à billet !
Cette situation est très préoccupante, surtout au regard de la grande volatilité des marchés boursiers constatés en ce début 2016. Pour sûr, les dispositions prises par ce G20 à Shanghai n’auront tout au plus que contribué…à jeter de l’eau sur le feu !
Et si le cours de l’Or a repris des couleurs en Janvier et Février, ce n’est pas un hasard ! La barre des 1200$ l’once a même été franchie, réveillant des investisseurs endormis qui reprennent subitement goût à la relique oubliée.
Mais ne vous y trompez pas, il y a aura des soubresauts causés par les habituelles manipulations des cours par les banques centrales et par les actions erratiques des traders à l’affut de profits rapides qui voient poindre une envolée de l’Or similaire à celle qui a suivi la grande crise économique de 2008-2009.
Pour les investisseurs prudents que nous sommes, ne nous attachons pas au prix spot de l’Or. Essayons de regarder vers le moyen/long terme et investissons une part conséquente de notre patrimoine (10% semble être le bon compromis) dans de l’Or physique, que nous stockerons de préférence hors du réseau bancaire. La relique barbare est de plus en plus seule à pouvoir nous protéger contre les aléas d’un monde incertain, complètement shooté aux politiques ultra-accommodantes des banques centrales. Agissons avant qu’il ne soit trop tard !