En supprimant le cash, les banques se préparent à spolier les épargnants
1er Juin 2016
Il est encore courant de nos jours de trouver dans les médias des faits divers relatant des braquages de banques ou autres établissements financiers. Avec l’avènement d’une société sans cash, comme celle qui se dessine actuellement dans les pays nordiques avec la généralisation des paiements dématérialisés (ou plus timidement en Zone Euro avec la suppression du billet de 500€), ce genre de faits divers risque fort bien de disparaitre !
« Certainement, une bonne chose, cette société sans pièce ni billet ? »
nous direz-vous !
Oui, certes, mais attendons-nous à voir fleurir une autre forme de malversation plus saugrenue et inattendue: la spoliation des comptes des particuliers …par les banques !
Le monde à l’envers ! Ce ne sont plus quelles malfrats qui vont perpétrer ici ou là larcins ou forfaitures, mais bien le système bancaire dans son ensemble qui s’apprête à commettre le casse du siècle: ponctionner les économies de millions, voire de milliards de particuliers, et cela,…en toute impunité !
Ce scénario improbable n’est malheureusement pas un cas d’école. C’est au contraire une solution très sérieusement envisagée par les grands financiers de ce monde lors de leur dernier sommet de Davos en Janvier dernier, une solution de dernier recours pour sortir de la spirale infernale de la dette abyssale qui n’arrête pas de croitre.
Mais pour être en mesure de mener à bien ce ‘Big reset’ de la dette mondiale, et éviter la ruée vers les banques (les fameux « bank-run » que l’on a vu en Grèce récemment), nos grands argentiers n’ont qu’une idée en tête : que le cash disparaisse à jamais !
Supposons en effet un monde de la Finance complétement digitalisé, sans monnaie fiduciaire (ni pièce ni billet). Nos seuls avoirs se limiteraient à une simple ligne comptable, inscrite au bilan de notre banque. Réduire la dette mondiale pourrait se résumer alors à appliquer des intérêts négatifs (*), chaque mois et de façon méthodique sur les comptes de dépôts de tous les particuliers de la planète. Une gigantesque spoliation sans recours de la part des épargnants …car le cash aurait définitivement disparu !
Quant aux grands trusts internationaux et/ou fonds de pension, n’ayez pas d’inquiétude pour eux: tout comme au siècle passé avec l’usage des paradis fiscaux, ils sauront trouver des solutions innovantes pour éviter, une nouvelle fois, de passer à la caisse !
Note (*) : Les taux d’intérêt négatifs existent déjà pour les prêts interbancaires. Pour les comptes des particuliers, les banques sont encore prudentes et commanditent pour l’instant des sondages pour tester l’opinion, comme cela vient d’être fait en en Belgique.
Ce scénario orwellien d’une société sans cash se met en place progressivement pour tout un tas de « bonnes » et « légitimes » raisons :
- Il y a tout d’abord la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. C’est l’argument qui a été retenu par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour stopper l’impression du billet de 500€ à partir de 2018. Pour les français, cette mesure coercitive s’ajoute à la limitation à 1000 € pour tout paiement en liquide, une mesure effective depuis le 1er Septembre 2015.
- Il y ensuite le coût lié à l’usage de la monnaie fiduciaire: frais d’impression des billets et de façonnage des pièces, frais de stockage, d’assurance, de distribution, … Avec une monnaie complétement dématérialisée, on supprimerait tous ces frais devenus « inutiles ».
- Il y a également le souhait de liberté : ne pas s’encombrer de pièces sonnantes et trébuchantes qui déforment poches de pantalons et qui attirent la convoitise de voleurs éventuels.
- Et enfin, le désir de vivre avec son temps et de tirer profit des nouvelles technologies, comme le paiement par smartphones, les transactions sans contact,… Les pays nordiques, et les suédois en particulier, sont passés maîtres dans l’adoption des paiements dématérialisés, y compris pour s’acquitter de petits montants, comme pour payer son pain chez le boulanger ou ses légumes sur les marchés de plein air.
Mais cette nouvelle liberté supposée à un prix : l’abandon progressif de la maitrise individuelle de nos moyens de paiement, au profit d’un système bancaire devenu tout puissant !
Et, si l’on ajoute à cela le développement des technologies IOT (Internet Of Thing) pour la connexion des objets et l’usage grandissant des algorithmes de ‘Data mining’ pour tout disséquer sur nos modes de vie et habitudes de consommation, plus aucune parcelle de notre activité quotidienne ne pourra rester véritablement privée.
Et si le lobby bancaire sait absolument tout sur nos modes de vie, nous n’aurons plus aucun espace de liberté, aucune possibilité de nous soustraire à ‘Big Brother’, au SYSTEME !
Or nous savons que ce SYSTEME va mal et même très mal. Les politiques accommodantes des grandes nations (Japon, USA, Angleterre,,..) et plus récemment de la zone Euro, ont déversé sur le marché des tonnes de liquidités en dollars, livres, yens et euros, en ayant l’espoir de faire repartir l’économie mondiale.
Tout cela en pure perte ! Même en recourant de façon outrancière aux planches à billets, les banques centrales (FED, BCE, BoE, BoJ,..) ne sont toujours pas arrivées à ce jour à relancer la machine, les économies développées (exceptée la Chine) flirtant en permanence avec la zone de déflation, soit bien loin des 2% d’inflation espérés.
Par contre, les effets pervers de ces plans de QE (Assouplissement Quantitatif) à répétition se sont répandus dans l’économie mondiale. Outre la dette abyssale dont nous avons parlé précédemment, ces injections massives de liquidités ont profité essentiellement … aux plus riches !
A juste titre, avant la tenue du sommet de Davos de Janvier dernier, l’ONG britannique Oxfam pointait du doigt l’accélération de l’écart entre les plus pauvres et les plus riches de la planète : en 2015, soit un an avant la projection de l’année passée, le patrimoine des 1% les mieux nantis aurait dépassé celui des 99% les plus démunis ! En effet, les bulles spéculatives engendrées par les plans d’assouplissement successifs ne profitent qu’aux plus aisés d’entre nous, creusant indéniablement l’écart avec les plus pauvres, incapables de profiter du SYSTEME.
Mais tout comme la dette, cet écart entre les riches et les pauvres ne peut croitre à l’infini, sous peine d’explosion sociale. D’où l’idée de Christine Lagarde du FMI de faire un Reset, une remise à zéro générale des compteurs. Un peu comme sur votre Box Internet ou sur votre smartphone, gavés de mise à jour successives !.
Et la meilleure façon de faire un Reset propre, c’est de mettre tout le monde, ou au moins tous les particuliers, à la même enseigne. Et pour cela il faut empêcher la détention d’espèce en dehors du SYSTEME, d’où la volonté affichée de supprimer le cash à terme. Lors de son intervention à Davos, le directeur général de la Deutsche Bank, John Cryan, a déclaré que le cash aurait disparu en 2026, …soit dans tout juste 10 ans !
Si cette procédure peut paraitre crédible sur le papier, elle sera difficile à mettre en œuvre en pratique. Et les effets de bord seront très certainement douloureux. Sauf pour ceux qui auront pris la sage précaution de thésauriser quelques pièces ou lingots d’or.
En effet, dans un monde ou la monnaie fiduciaire aurait totalement disparue (10 ans, c’est finalement demain !), la seule façon de ne pas se faire spolier de façon arbitraire par le SYSTEME, c’est bien de se constituer une épargne de précaution, en barres, lingots ou pièces d’or, des actifs physiques qui n’ont rien de virtuel et qui seront toujours là …en cas de crash généralisé de la finance virtuelle.
A bon entendeur, salut !