Pourquoi sommes-nous en crise permanente et comment assurer une épargne de précaution avec l’or ?
Si les crises ont de tout temps bouleversé les activités humaines, il est indéniable que depuis quelques années la fréquence de ces crises s’accélère, qu’elles soient de nature financière, économique, géopolitique, démographique ou climatique. Chocs pétroliers multiples à partir de 1973, krach du marché obligataire de 1987, crise asiatique de 1997, faillite de l’Argentine de 2001, éclatement de la bulle des dot.com, crise des subprimes de 2007, faillite de Lehman Brothers, grande dépression de 2008, banqueroute de l’Islande, défaut de paiement de Chypre, crise de la dette grecque, attentas de Paris, réchauffement climatique, crise des migrants,…la liste grossit de jour en jour ! De nombreux économistes considèrent même que nous sommes rentrés de plein pied dans une ère d’instabilité permanente, dans une sorte de crise perpétuelle. Nous allons essayer de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là et nous donnerons quelques pistes pour se protéger, incluant l’acquisition d’un patrimoine de précaution constitué d’or physique.
Qu’-est-ce qui provoque cet état de crise permanente dans laquelle nous évoluons?
L’accélération des dérèglements financiers de nos sociétés prend racine dans les années 1970, lorsque les Etats-Unis décident de rompre le mécanisme de Gold Exchange Standard, un dispositif mis en place lors des Accords de Bretton Woods et qui avait assuré jusqu’à cette date, la convertibilité du dollar US et de l’or.
C’est en 1971 que l’administration du président Nixon prend cette grave décision pour résorber le déficit commercial US qui était devenu insoutenable. Deux ans plus tard le mécanisme de flottement des monnaies (qui perdure encore de nos jours) est entériné : Il sera officialisé en 1976 lors des Accords de la Jamaïque.
Ayant perdu sa convertibilité avec le métal jaune, le billet vert se dévalue rapidement, permettant à l’Amérique de résorber son énorme déficit !
« Ouf ! l’Oncle Sam est sauvé… mais le monde (et l’Amérique) va souffrir de cette rupture de la convertibilité or-dollar! »
En effet, c’est à partir de cette date clé (le début des années 1970) que le mécanisme des changes flottants, qui vient de voir le jour, va induire un nombre croissant de disfonctionnements.
La première crise majeure est celle liée au pétrole, acheté massivement par les US aux pays du Golfe et libellé en dollars. Voyant leurs revenus fondre au soleil (au fur et à mesure de la dévaluation du billet vert qui n’était plus convertible en or), les pays exportateurs se regroupent dans un consortium : l’OPEP, pour organiser la pénurie de l’or noir et déclencher ainsi le 1er choc pétrolier, celui de 1973. La guerre du Kippour (offensive israélienne contre l’Egypte et da Syrie) sera le détonateur de ce premier choc systémique planétaire.
Un an plus tard, en 1974, les contrecoups de ce premier opus pétrolier allaient faire chuter les obligations britanniques, nécessitant le recours au FMI qui devra injecter près de 4 milliards de dollars pour redresser l’économie de l’Angleterre de Harold Wilson.
Rebelote sur le marché des obligations, mais cette fois à la bourse de New York. Le Lundi Noir du 19 Octobre 1987, le Dow Jones perd 22.6% de sa valeur. Ce krach d’octobre est également lié à l’instabilité du marché des changes qui, suite aux accords du Louvre, a eu cette fois pour effet de faire monter les taux d’intérêt des obligations à des niveaux trop attractifs. Résultat : les investisseurs se dessaisissent de leurs actions pour acheter des obligations (les T-Notes), ce qui provoque la baisse la plus importante jamais enregistrée en une journée sur un marché d’actions. Ne souhaitant pas reproduire les erreurs ayant conduits au krach de 1929 (Vendredi Noir), la FED décide alors d’intervenir pour éviter le risque de contagion systémique.
Le 29 décembre 1989, c’est au tour de la bulle spéculative japonaise d’éclater alors que l’indice Nikkei atteint ce jour-là un sommet historique: 38 957 points, bien trop éloigné de la valeur objective des actifs concernés. Non pas que l’économie de l’île ne soit pas florissante, bien au contraire (le Japon est alors la 2ème puissance économique derrière les USA) , mais les valorisations des entreprises nippones avait atteint à cette époque des niveaux tout bonnement inqualifiables ! Et savez-vous pourquoi ? Toujours et encore à cause du mécanisme de change flottant qui pousse le dollar à la baisse (Accords du Plaza), ce qui entraine les ventes en dollar et une spéculation effrénée sur les actifs en Yen.
L’éclatement de cette bulle financière allait entrainer un krach des prix de l’immobilier (particulièrement sévère à Tokyo et dans les autres grandes villes), puis une longue période de récession plus connue sous l’appellation de ‘décennie perdue’. Pour essayer de revenir dans la course, le Japon devra inventer une nouvelle politique économique dite ‘accommodante’. Mais ce QE ‘Quantitative Easing’ mis en place en 2001, n’a eu que des effets limités et n’a pas résolu, jusqu’à ce jour tout au moins, la sortie de crise définitive du pays au soleil levant.
En 1994, la crise du peso mexicain montre les limites des réserves provisionnés par les états pour faire face à une situation de crise. Là aussi, après une période d’investissements à outrance (principalement d’origine US), la dévaluation de 15% du peso argentin par le président nouvellement élu entraine un effet de panique sur les marchés. En injectant 50 milliards de dollars, Bill Clinton et le FMI arrivent à juguler cette crise Tequila qui servira de ‘use case’ pour tester les premiers modèles de prédiction …sensés éviter de nouvelles crises !
En 1997, voilà que l’économie asiatique s’effondre, suite à l’éclatement d’une bulle spéculative qui s’est portée sur les Dragons et Tigres d’Asie (Corée, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines,…) . C’est la dévaluation du baht thaïlandais qui déclenche, le 2 Juillet, la crise asiatique de 1997, une crise qui aurait pu être évitée, ou en tous cas atténuée si les instances d’aide internationales avaient pleinement joué leurs rôles.
Cette crise asiatique provoquera la banqueroute de l’Etat Russe en 1998 et sera également à l’origine de la faillite de l’Argentine.
En ce qui concerne la crise Argentine de 1998-2002, c’est l’envolée du dollar (bénéficiant des dépréciations des monnaies d’Asie suite à la crise) qui met à mal le Currency Board (Parité Peso argentin / Dollar US) instauré par le ministre de l’Economie de l’époque Domingo Cavallo. Après avoir essayé de s’accrocher à cette parité, le président Fernando de la Rua est contraint de démissionner son ministre et de dévaluer le Peso. S’en suivront violentes manifestations de rue, promulgation de l’état de siège, alternance rocambolesque de présidents …et en final une déclaration de faillite de l’état argentin !
En 2001-2003, c’est au tour de la bulle des startups du Net d’éclater. Comme la grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf (l’indice Nasdaq a été multiplié par 5 en tout juste 3 ans), les actions sur les dot.com se dégonflent subitement, laissant exsangue de grands noms de la nouvelle technologie comme Enron, Worldcom, France Télécom ou Vivendi.
Les capitaux sont retirés des startups et réinvesti massivement dans l’immobilier, créant ainsi les prémices de la prochaine crise, celle des Subprimes et de sa cohorte d’actifs risqués (principalement des prêts immobiliers hypothécaires accordés sans garantie suffisante), des ‘actifs toxiques’ détenus par les banques américaines parmi lesquelles se trouve celle des frères Lehman.
Le 15 Septembre 2008, la faillite de la 3ème banque d’affaire US : Lehman Brothers sonne le glas des politiques non interventionnistes. En effet, en ne venant pas à la rescousse de sa banque d’affaire, l’administration américaine allait prendre conscience que son refus avait déclenché une cascade de krachs dans toutes les bourses du monde. Place désormais aux politiques accommodantes, ou Quantitative Easing, selon le modèle (toujours controversé) mis en place par le Japon en 2001 !
Avec la crise des subprimes (incluant son épisode majeur : la chute de Lehman), la notion de risque financier systémique devient une réalité bien tangible, aux conséquences économiques dramatiques pour la planète. La crise mondiale la plus dévastatrice après celle de la Grande dépression (post krach de 1929) vient de naitre. Cette Grande Récession née en 2008 fait chuter le PIB mondial à un niveau négatif record (-2% en 2009) et provoque de nombreuses banqueroutes de banques, de sociétés et même de pays tout entier.
C’est ainsi que l’Islande se déclare en faillite en 2008 lorsque ses 3 banques principales, truffés d’emprunts toxiques, doivent déposer leurs bilans,.
« L’Islande affichait alors la position enviable de 2ème sur le podium des pays les plus riches de la planète (en montant du PIB/ habitants). A méditer pour ceux qui pensent que nous sommes à l’abri de crises futures ! »
Quant à la Grèce, déjà mal en point suite à des conditions d’entrée dans l’Euro très controversées et à la conduite d’une politique laxiste, elle subit de plein fouet les conséquences de la crise mondiale de 2008. La saga du remboursement (partiel ou total) et/ou de l’étalement (plus ou moins long) de sa dette n’est toujours pas terminée et risque de perdurer in vitam aeternam !
Mais, sans attendre, la crise de la dette grecque a déjà provoqué un accident collatéral : la quasi banqueroute de sa voisine: Chypre. En effet, en mars 2012, de nombreuses banques chypriotes qui détenaient de la dette grecque doivent inscrire de l’ordre de 4 milliards de dépréciation d’actifs lorsque le voisin helvète se trouve en défaut de paiement.
Finalement adopté en Mars 2013, le 2ème plan de sauvetage (le 1er ayant été refusé) permet de sauver Chypre de la faillite, ….
«…mais au prix d’une spoliation arbitraire de 40% de tous les comptes bancaires affichant un solde supérieur à 100 000 euros ! A méditer pour ceux qui hésitent encore à investir dans un patrimoine de précaution constitué d’or physique ! »
Comment l’or peut-il nous protéger contre ce nouvel état de crise permanente ?
Toutes les crises que nous venons de décrire peuvent malheureusement se produire à nouveau ou perdurer à l’infini pour celles qui sont en cours (crise de la dette grecque, déflation japonaise endémique, …). A cela s’ajoute de nouvelles menaces pour 2016, aussi diverses et variées que l’ubérisation de l’économie, l’effondrement du prix du pétrole, le risque de poursuite des attentats terroristes de l’EI, l’amplification de la crise des migrants liée à la guerre en Syrie, les conséquences imprévisibles du réchauffement climatique, ….
« Bref notre monde est de plus en plus fragile et de plus en plus globalisé: ‘ Le moindre battement d’aile de papillon à l’autre bout de la planète risque de provoquer un tsunami dans nos contrées !’ »
Et s’ajoute à cela l’épineux problème de la dette : les états, les collectivités et les particuliers vivent de plus en plus à crédit : la dette mondiale n’a jamais été aussi élevée et continue de croitre à un rythme préoccupant.
« Pour se protéger en cas de crise, que reste-t-il dans cet univers de plus en plus incertain, sinon les métaux précieux et en particulier l’or physique ? »
En commençant notre article, nous avons rappelé que l’abandon du Gold Exchange Standard au profit d’un mécanisme des changes flottants, avait créé cette instabilité monétaire permanente, génératrice de la plupart des évènements chaotiques que nous rencontrons depuis le début des années 1970.
Jusqu’à présent, ces crises ont pu être jugulé par des politiques toujours plus accommodantes (laxistes dirions-nous !) qui ont consisté à faire tourner la planche à billet pour distribuer des crédits de plus en plus attractifs (voire à taux 0) aux Etats, aux entreprises et aux particuliers.
Mais que se passera-t-il lorsque quelqu’un, quelque part fera observer que cette dette est soudainement devenue ‘non-remboursable’, ‘impayable’ ? Supposons qu’au cours de la prochaine crise notoire, un grand financier (disons : Yellen, Lagarde, Draghi,..) venait à tout à coup à déclarer que nous ne pourrions plus rembourser toutes ces créances accumulées au cours du temps, que se passera-t-il selon vous ?
Voici la réponse : toutes les monnaies fiduciaires (Euro, Dollar, Yen, Yuan,..) retrouveront instantanément leur vraie valeur : celle du seul papier qu’elles contiennent, c’est à dire : rien, nada, niet !. Seuls ceux qui auront constitué un patrimoine de précaution (à base d’Or ou d’Argent-métal) pourront espérer monnayer leurs avoirs ou tout au moins échanger leurs lingots ou pièces contre biens et services.
Et ce jour-là vous ne vous poserez pas la question de savoir à quel cours de l’once vous avez acheté vos lingots. La seule question qui vous vous poserez sera :
« Ai-je acquis (oui ou non) un stock de précaution (or, argent) pour me protéger contre l’inévitable instauration d’un état de crise permanent ? »